PAYSAGE SONORE

par Naomi Show


 
 
 

Étudiante à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, je me suis envolée à Montréal, afin de réaliser mon stage chez Sérénité Sonore. 

En quête de sens, j’ai été séduite par l’œil visionnaire d’Annabelle Renzo, qui dessine des îlots de recueillement au contact de la grâce du vivant.

Au cœur de l’effervescence urbaine. 

Suspension d’une expérience humaine, poétique, qui célèbre la beauté de ce qu’il nous reste. 

Inspirée par le paysage sonore de Raymond Murray Schafer, cette harpiste, de renommée internationale,  s’échappe du format traditionnel des concerts.

Loin des écrans et du virtuel nébuleux qui aseptisent l’émotion, éteindre les paupières, vivre une traversée immersive, où tous les sens sont en éveil. 

La rencontre avec d’autres formes de vie se nouent. 

Humblement, les tonalités s’enlacent aux empreintes vivantes d’un jardin, à l’errance des nuages larmoyants, aux flux de la houle de l'eau dans le creux d’une main, les notes colombes, s’imprègnent des senteurs d’une forêt, aux murmures des arbres choristes.

La graine idée, des hamacs cocons, est née de la pluie de lait d'une mère, donnant le sein à sa fille. Annabelle Renzo, accompagnée de l'orgue du vivant, ouvre l’accueil des parts sacrées en nous, nos corps muent en chrysalide humaine colorée, bercée par le vent.

Où les sons cristallins interagissent avec la symbiose des essences du monde végétal ; animal et minéral, qui par leur présence, singulière, créé l’enchantement du monde. 

Une partition collective émerge.
L'harmonie éphémère qui unie tous les êtres, dans un lien d’égalité, cultive la pleine conscience de notre appartenance, à cette même communauté du volcan de la vie.

S’abreuver ensemble à la source des contes musicaux, tisse l'émerveillement à son âme d'enfant, le mental muet, les émotions enfouies se dénouent. 
Nos animalités intérieures, flottent lentement à la surface.
Quiétude d’un crépuscule intérieur, l’instrument est portail,  hymne de guérison et d’espoir. 

Pénétrant nos corps, terre d’accueil, 
Quand la dernière gamme s'envole peuplée d'étoiles,
Garder en soi, les traces d'un imaginaire en floraison.